lundi 4 avril 2011

Un dimanche à l'église

Connaître un pays, un peuple et une culture passe souvent par la découverte de ses croyances et sa religion. Depuis le début du voyage on a multiplié les visites d'églises, temples, monastères, sépultures et autres lieux de cultes, on allait pas y échapper à Buenos Aires. Ici la religion toute puissante n'est pas le catholisisme importé par les conquistadores mais... le football et son dieu, Diego Armando Maradona. Le mot dios (dieu) ici s'écrit D10S pour Diego et son numéro 10. Noël est fêté le 30 octobre, jour de naissance de Maradona et Pâques, le 22 juin depuis que l'Argentine a battu l'Angleterre en quart de finale de la WM 1986. D'ailleurs ce jour là, le 1-0 avait été l'oeuvre de la "main de dieu".

Cette fois on ne s'est pas contenté de visiter les lieux, on a assisté à la messe du dimanche dans sa cathédrale la plus fervente, la Bombonera (bombonière), antre du Boca Junior, club le plus titré du pays et béni par Diego, leur premier fan, leur saint-esprit. Le club, mal en point, recevait l'Estudiantes La Plata de Veron, actuel premier du championnat.

On s’installe dans une tribune populaire du temple plein à craquer de fidèles qui ne tardent pas à entrer en trance. A l’entrée des joueurs, c’est 50'000 personnes qui chantent à l’unisson et sautent en rythme et toi, tu as la chaire de poule et des frissons dans le dos, submergé par tant de ferveur. Boca encaisse rapidement le premier goal, mais les chants mélodieux, puissants et ininterrompus jusqu’alors, continuent de plus belle. Ils ont la foi en leur équipe et ils ont raison, l’égalisation ne tarde pas. Un orage s’abat sur le stade non-couvert, personne ne bouge, à la place ils se mettent à torse nu, même dans les places assises. Boca galvaude une occasion, un supportère derrière moi s’énerve en français, je me retourne, il s’agit de… Cindy ; Boca Junior, c’est contagieux. On se régale plus du spectacle des gradins que du terrain et cerise sur la gâteau (ou plus local, le bife de chorizo sur l'ardoise) à une minute de la fin, Boca prend l’avantage, victoire finale 2-1, c’est du délire…

Excellente tranche de passion locale et parfait amuse bouche avant LS – Servette de dimanche prochain ;-).

Pour les siècles des siècles, amen !
Avec le son c'est mieux...




jeudi 31 mars 2011

Chuuuuut !!!

48 heures après avoir quitté la pointe sud de l’Argentine, on se retrouvait à son extrémité nord-est. On avait troqué nos chaussures pour nos tongues et enfilé notre chemise favorite, idéal pour renouer avec les apéro-terrasses et faire honneur à l’attraction locale; plus haut que Schaffouse, plus authentique que Niagara, plus large que Victoria et plus époustouflant que les gorges du Talent à Goumoens-le-Jux, Mesdames et Messieurs, les chutes d’Iguazu !

Les chutes d’Iguazu c’est 256 cascades réparties entre l’Argentine et le Brésil (et à  quelques km du Paraguay), d’une hauteur allant jusqu’à 80 m., un jour ne suffit pas pour tout voir. C’est aussi une jungle dense, des milliers de papillons multicolores, des tortues, des coatis roux et son lot de tou-tou (ristes) du monde entier. Y a pas de doutes, elles méritent leur entrée dans le top 5 des merveilles de notre voyage.

Dernière ligne droite : tango, steak et football à Buenos Aires








vendredi 25 mars 2011

Dans un cul de sac

Il y a des lieux que tu ne pensais jamais connaître. Des endroits qui sortent de la liste des obligatoires, proches ou recherchés. Ces sites dont les noms sont ancrés dans ton inconscient suite à des heures de reportages et de pubs TV. Ces noms de produit de douche ou d’émission t’ont évoqué des terres lointaines et exotiques qui te paraissaient réservées aux plus téméraires, aventuriers ou fortunés et dont pointer l’emplacement sur une carte relevait du pur bol. Des lieux qui font partie de ton imagination et qui, un jour, s’interposent  presque par hasard à l’horizon de ton voyage et arrivent, simplement. On y était ! Cette fois non pas installé sur notre fauteuil à regarder Nicolas Hulot sauter en parachute depuis une montgolfière, mais bel et bien à Ushuaïa, la ville la plus australe du monde (@ Bino, si tu nous lis, Puerto Williams n'est que le village le plus austral du monde ;-), tu crois qu'on t'as pas vu venir avec tes cuisses?).

Même si notre voyage n’est pas encore terminé, Ushuaïa représentait un peu l’objectif géographique de notre périple. Plusieurs milliers de kilomètres au sud de l’Equateur, la route s’arrêtait ici, en cul de sac, au bout du monde. Certes il y aura toujours un rabat joie pour te rappeler que tu peux aller plus loin. Il y a ceux qui embarquent pour une croisière onéreuse de quelques heures pour le Cap Horn ou de plusieurs jours pour... l’Antartique. On y avait secrètement pensé, mais on se contentera du bout du monde « marketing » que les Argentins savent si bien exploiter.

On nous avait prévenu que sortir des lieux pouvait être risqué avec des bus et des vols toujours complets, c’est pourquoi nous avions réservé notre avion bien à l’avance sans connaître notre date d’arrivée. C’est finalement avec une semaine d’avance qu’on y met les pieds, tant mieux, on est pas au bout du monde tous les jours et c’est pas les activités qui manquent : parc national, pingouins, glaciers et tes expériences les plus australes du monde (de ta noce la plus australe du monde au café le plus austral du monde. En bonus: J. Montani qui se fait ramener à l'hostal à 6 heure du mat par les agents de police les plus australs du monde...), sans oublier de se reposer (la sieste la plus australe du monde ;-) ).

Recevez nos salutations les plus australes du monde!




mercredi 16 mars 2011

Into the wild, journal de bord de deux crouilles aventuriers

C'était certainement notre dernier défi logistico-sportif du voyage. Cette fois pas de porteur ni chauffeur, pas de Sherpa ni Toyota, pas de cuisto et encore moins de bistro, mais nous, seuls, accompagnés de notre fidèle Jacinthe, partis pour 5 jours de treks dans la nature, le long des chemins du parc Torres del Paine au Chili. Voici quelques extraits du déroulement de ces quelques jours d'aventure:

Mercredi 09.03.2011

14:00
Débarquement à Puerto Natales, base des expéditions au Parc Torres del Paine
14:30 Installation dans un hostal apparemment sympa, mais qui s'avère truffé de cadeaux laissé par les animaux domestiques, un enfer pour nos narines, on changera le lendemain
21:00 Tranquillement entrain de souper à l'hostal, un foulard parfumé sur le nez, la proprio passe pour faire visiter les lieux à de potentiels clients qui ne respirent apparemment que par la bouche. Cindy part en fou-rire, un des clients en question est... Julien Montani, accompagné de Lisa, une allemande. Le monde est définitivement petit sur la "Gringo Trail".

Jeudi 10.03.2011

08:30 On change d'hostal au plus vite, le Kaweskar s'avère une excellente adresse
15:00 Séance de briefing dans un hostal du coin. Paul (vite renommé Paul le Poulpe pour ses prédictions boiteuses) nous fait le topo sur les choses à voir, à faire, à ne pas voir et à ne pas faire dans le parc. On le soupçonnera par la suite de n’avoir jamais mis les pieds dans le parc.
16:30 En pleine journée organisation, en sortant de la quincaillerie avec une casserole flambant neuve, un camion de pompier pimpé aux plaques vaudoises attire notre attention. Ses propriétaires débarquent, il s agit des Nietos de Chavornay, les parents d'un pote à Jul.  « ben-le-monde-est-petit-nom-de-bleu-santé-verre-de-blanc-pain-fromage-youpla-boum-tralala-tsoin-tsoin » (© jmx 2011)
18:30 Fin de l'apéro avec les Nietos
21:00 Un australien, de retour du parc, nous conseille vivement de suspendre toute notre nourriture aux arbres, les souris n’hésitant pas à ronger la tente pour s'y introduire et se faire un snack. Sa copine en aurait fait la fâcheuse expérience. Cela confirme la prédiction de Paul le Poulpe

Vendredi 11.03.2011

07:30
Départ en bus pour le Parque Torres del Paine avec Julien Montani et Lisa. On apprend que le Chili est en mode alerte tsunami, on espère que Puerto Natales existera toujours a notre retour dans 5 jours
12:30 Notre Catamaran nous débarque à l’entrée du parc, c'est partis pour 5 jours intenses
12:35 Faut pas décorner, on commence par cuire de l'eau, premier café
19:00 Arrivée au campement aux abords du glacier Grey. Cindy insiste pour suspendre toute notre nourriture. Julien congelé et peu convaincu se contente du premier pauvre panneau de signalisation venu. Nous sommes les seuls à pendre notre nourriture.

Samedi 12.03.2011

08:00 Réveil après une nuit sous tente plutôt fraiche (-2 selon la météo, -9 selon les américains, -20 selon Cindy). Ce qu'on ne savait pas encore, c'est qu'on venait de profiter de la nuit la plus chaude du périple.
08:05 Cindy peste, les sacs de nourriture sont percés, les boites de thon et la sauces tomate jonchent le sol, tout le reste a disparu.
08:06 Tu te rends compte que tu n'as plus rien à manger pour les 4 prochains jours
08:07 Tout va très vite dans ta tête, tu t'imagines déjà le menu du soir: écureuil flambé sur lit de feuilles d’érable avec baie des bois en dessert
08:08 Cindy veut rentrer
08:09 On retrouve la poubelle et un poivron quelques mètres plus loin... cool
08:11 Instinct de survie, on se lance dans une battue des alentours. On retrouve notre mélange petit déj, porridge et lait en poudre, c'est déjà ça
08:13 On retrouve les emballages du jambon de parme, parmesan et risotto... vides. Premier indice, l'auteur du crime est gastronome
08:14 Quelques mètres plus loin, c'est la polenta qu'on retrouve. La bestiaule a ses préférences
08:30 On reprend gentiment nos esprits autour d'un bon café
08:35 On arrive à la conclusion que le fautif devait être une sorte de phacochère ailé qui vit dans l’antre du glacier Grey et qui pille la nuit venue les naïfs adeptes du gourou du trek, Paul le poulpe
08:40 CSI Santiago, venu en renfort, nous informe, après quelques analyses, que rien ne sert de suspendre sa nourriture si c'est à 1 mètre 10 du sol
09:00 On se remet en marche le long du glacier  
19:00 Arrivée au prochain campement
22:00 Extinction des feux
23:50 Des phacochères ailés rodent et grognent autour de notre tente. Cindy réveille Julien pour soit disant lui faire profiter des bruits de la nature. Julien grogne à son tour

Dimanche 13.03.2011

02:30
Cindy, alors saisie d'un besoin urgent, n'ose pas sortir de la tente, les phacochères ailés sont toujours aux abords. Elle réveille Julien. Quelques bouéllées et coups sur la tente plus tard, les phacochères s’envolent, la voie et libre
07:30 Grosse journée en perspective, on décide de ne pas perdre de temps et on trouve un endroit à l’ abri pour déjeuner
07:45 Porridge
08:00 Café
08:30 Deuxième café
09:30 On lève le camp
20:00 On fini enfin de marcher
20:05 Le ranger nous met en garde. Le campement est infesté de souris, notre nourriture est pendue à 5 m 30 du sol (plus ou moins)
21:00 Une polenta et au lit





Lundi 14.05.2011

03:00 On doit réorganiser la tente, le dénivelé des lieux et la cramine ambiante nous empêchent de dormir
07:00 10h30 de marche nous attendent, on décide de partir encore plus tôt
07:30 Premier café alimenté de bonnes discussions
09:15 On lève le camp, bonne nouvelle, on voit enfin le soleil et il fait presque chaud
10:00 Pause lavette et rasoir au bord du lac
11:00 On se décide pour une pause Coca
12:00 On repart
14:00 Pause casse croute et café
15:00 On repart
20:00 Arrivée à notre dernier campement, polenta et au lit



Mardi 15.05.2011

02:00 Le sol de la tente est congelé, en dernier recours, Cindy prend Julien pour un matelas isolant
02:01 Julien vire Cindy
06:30 Réveil, on s'interdit de prendre un café et on part pour aller observer le lever du soleil sur les hauteurs
06:31 Cindy annonce que c'est la dernière fois de sa vie qu'elle fait du camping en plein mois de janvier (Mais non, on est bien au mois de mars et l'été bat son plein en Patagonie)
06:35 On décide quand même d'embarquer le sac de couchage, le café et le réchaud à gaz
07:45 Le lever de soleil sur les fameuses Torres, un café à la main, nous fait oublier qu’on a pas dormi de la nuit a cause du froid et de l'humidité (-20 selon les américains, -50 selon Cindy, aucune information selon la météo, de peur de faire fuir le touriste, les alentours sont bel et bien gelés)

08:30 On déplie Jacinthe pour la dernière fois du voyage avec un petit pincement au cœur
10:00 Pause café
17:00 Arrivée a Puerto Natales, soulagés que la ville existe encore
18:00 Julien rentre dans la douche
18:45 Julien sort de la douche
19:30 Apéro-resto. Chaque bouchée et gorgée n'est que pure jouissance
24:00 Un lit, un vrai!!!

Félicitations, tu as pris le temps de lire cet article un peu plus long que d'habitude. Si tu lis ces lignes, n'hésite pas à nous faire signe, tu as gagné un verre à notre retour.

Au delà de ces quelques péripéties, l'expérience en valait vraiment la peine. 5 jours intemporels, sans nouvelle du monde extérieur à découvrir des paysages variés et surprenant.

Cap sur la Terre de feu

Mike Moix & Cindy Marquis

mardi 8 mars 2011

La patrulla de los glaciares

Après deux jours de voyage sur la mythique Ruta 40, souvent non asphaltée, au milieu de la pampa à dévorer des paysages sans fin depuis la fenêtre de notre bus, nous arrivions enfin dans le cœur de la Patagonie, une région que nous attendions et rêvions avec impatience.

Premier arrêt, El Chalten où sa rue est une sorte de défilé permanent des collections automne-hiver de chez North Face, Mammut, Quechua et autres Columbia… Des randonneurs, grimpeurs, andinistes qui, comme nous, sont là pour s’offrir une bonne dose de nature avec le Fitz Roy et le Cerro Torre en arrière plan. Chargé de nos sacs à dos remplis de victuailles, nous nous sommes lancés pour 3 jours de treks au sein du Parque National de los Glaciares. Un paradis de la randonnée où s’enlacent montagnes escarpées, lagunes turquoise et langues de glaces qui débordent du Hielo Continental Sur, le plus grand corps de glace au monde après les deux pôles.

S’en est suivi quelques jours à El Calafate, lieu de la cerise sur le gâteau de notre patrouille des glaciers, la star locale, le glacier Perito Moreno. Véritable monstre de 15 km de long sur 5 km de large, il atteint 60 m au dessus du niveau du lac. C’est aussi un des glaciers les plus actifs du monde.  Il grince, craque, gronde, résonne et le moindre morceau de glace qui s’écroule se fait avec fracas. Face à face inoubliable avec ce monstre vivant et intimidant.

Prochain défi sportif, un trek de 6 jours du côté chilien…





jeudi 3 mars 2011

Retour en Suisse

“La Suisse argentine”, ce n’est pas une invention, c’est comme ceci que l’office du tourisme de Bariloche, au cœur de la région des lacs, promeut les alentours à qui veut bien y venir. Ils n’ont pas tort, des montagnes calquées sur leurs cousines valaisannes, des chalets, du chocolat autoproclamé spécialité locale, de la fondue sur les menus et même des photographes qui t’immortalisent en compagnie d’un St-Bernard sur la place centrale. Ils ont poussé l’amalgame jusque dans les prix, qui, sans raison, sont bien plus élevés ici que dans le reste du pays, la Suisse a bon dos…

On aura même trouvé une colonie de valaisans après avoir traversé lacs et forets, la Colonia Suiza, vieille d’un siècle. Les collons, originaires en grande partie de Saxon, s’appellent Goye, Mermoud ou Schuetz. Ils ne parlent plus le français, ne portent pas de maillot du FC Sion, n’ont malheureusement ni coupe de cheveux type « mulet », ni ne roulent en Opel Manta ou Subaru Impreza, mais arborent fièrement les couleurs de leur pays d’origine et en ont fait un concept commercial, probablement l’œuvre de leur Christian Constantin local. Ils vénèrent aussi le fromage et la boisson et nous, tel le bavarois  qui exige son leberkaese et sa Paulaner Weiss à Mallorque, on s’est laisse tenter par une fondue de Queso.

Pour l’anecdote, une légende urbaine de Bariloche raconte que les ex-chefs nazis en fuite y auraient trouvé refuge. Heureusement on a vu ni Metzgerei « Chez Adolf » et encore moins de concessionnaire VW « Goebels und Partner Gmbh ».

Au final, même si cet arrêt était plus surprenant que dépaysant, il te rappelle que tu viens d’un bien joli pays…

Maintenant à nous la Patagonie via la mythique Ruta 40 !




jeudi 24 février 2011

Des manchots pas machos et des marins pas malins…

Messieurs, attention, l’île de Chiloé peut être un peu frustrante. Mesdames, ne vous sentez pas pousser des ailettes (de pingouins) pour autant. La plupart des femmes qui visite l’île aux pingouins près d’Ancud rêve d’une vie de femelle manchot. Le mâle arrive à Chiloé en septembre pour préparer le nid et se charger des affaires courantes. Sa grande, quant à elle, n’arrive qu’un mois plus tard seulement, lorsque tout est prêt. Les hommes se choisisent une partenaire à vie alors que ces dames ont carte-blanche pour batifoller avec le premier venu. Une fois les petits arrivés, madame se charge du shopping et des courses pendant que monsieur doit rester à la maison, faire les paiements et donner des cours de natations à ses jeunes...

Du côté des êtres humains, c’est pas mieux. La culture chilote se base sur de nombreux mythes et légendes. L’une d’elle veut qu’un hideux personnage qui vit dans la forêt, le Trauco, muni d’une hache et marchant sur ses moignons, se mue en un jeune homme pervers qui séduit les filles et les engrosse pendant leur sommeil. Encore une invention de ces dames pour expliquer leur grossesse à leurs maris marins qui revenaient de longues périodes en mer...

Afin de consoler ses marins, l’île dispose toutefois d’excellents remèdes comme le Curanto (mélange de pommes de terre, porc, poulet, gros coquillages et énormes moules) ou des huitres de toutes tailles avec un citron, un couteau et un verre de vin blanc. La bonne nouvelle, c’est qu’il n’est même pas nécessaire d’être cocu pour se l’administrer. Chiloé, c’est aussi des églises en bois estampillées UNESCO dans un décor de vertes prairies où pâturent vaches et moutons entourés de falaises et plages majestueuses.

Avant de débarquer sur la « Bretagne chillienne », notre périple nous a fait passer par Santiago et Puerto Varas. Notre séjour dans la capitale nous a permis de compléter le « grand chelem » des maisons de Pablo Neruda et faire le plein de comfort citadin avant d’affronter la Patagonie : shopping, terrasses, sushi et espressos. Puis Puerto Varas, porte d’entrée de la région des lacs avec vue de carte postale sur le volcan Osorno. Prochain stop, Bariloche en Argentine.






lundi 14 février 2011

De Montañita à Montani en passant par l’île d’Amantani, le monde est petit…

Des collines où des maisons multicolores s’entassent, un port d’envergure, des vaisseaux militaires intimidants, un va et vient de containers et de marins, un fumet de poisson fraîchement débarqué, le chant des mouettes et une légère brume, c’est vendredi soir passé que l’on a posé notre sac-à-deux à Valparaiso où une surprise nous attendait. Pure coincidence sur nos calendriers, vaguement provoquée quant à son lieu exact, Montani, plus grand noceur du Valais-Central rencontré durant nos séjours estudiantins dans la cité du soleil nous attendait. Il est lui parti il y a 8 mois de la Russie à bord du transsiberien pour un tour du monde et a débarqué il y a peu de Nouvelle-Zélande sur le nouveau continent (http://ju-mel.blogspot.com/).

L’effet « ben-le-monde-est-petit-nom-de-bleu-santé-verre-de-blanc-pain-fromage-youpla-boum-tralala-tsoin-tsoin » n’aura pas attendu la ville de Pablo Neruda pour faire son apparition. Ça avait débuté à Otavalo, Equateur, où, au milieu du plus grand marché artisanal d’Amérique du Sud, une ex-collègue à Cindy entre en scène par le plus grand des hasards. S’en est suivi une succession de rencontres et re-rencontres sur notre route suivant la règle de deux qui veut que au long de la « Gringo Trail », on se croise toujours deux fois, et c’est vrai ; australiens, néo-zélandais, autrichienne, américains, suisse-allemands, anglais, une prof d’espagnol de Montañita rencontrée sur une plage péruvienne, sans oublier cet ancien pote de cours, pas vu en 10 ans et qui apparaît en photo sur un frigo bolivien. Ben oui, le monde est petit et on est heureux de pouvoir y contribuer, même si il reste tant de lieu à découvrir et de gens à rencontrer.

Chili et Valparaiso oblige, un poème de circonstance de la star posthume locale, Pablo Neruda, dont ses maisons visitées nous ont inspirés. Tiré de sa dernière publication "J'avoue que j'ai vécu" :

«Je veux vivre dans un pays où il n'y a pas d'excommuniés.
Je veux vivre dans un monde où les êtres seront seulement humains, sans autres titres que celui-ci, sans être obsédés par une règle, par un mot, par une étiquette.
Je veux qu'on puisse entrer dans toutes les églises, dans toutes les imprimeries.
Je veux qu'on n'attende plus jamais personne à la porte d'un hôtel de ville pour l'arrêter, pour l'expulser.
Je veux que tous entrent et sortent en souriant de la mairie.
Je ne veux plus que quiconque fuie en gondole, que quiconque soit poursuivi par des motos.
Je veux que l'immense majorité, la seule majorité : tout le monde, puisse parler, lire, écouter, s'épanouir.
»

A méditer…

Julien M. - Pablo N. - Julien M.

La ville portuaire de "Valpa" qui a perdu de son importance après l'ouverture du canal du Panama

Résidence de Neruda à Isla Negra

San-Fransisco? Non, Valparaiso!

mardi 8 février 2011

La vie en rouge!

Malbec, Tempranillo, Merlot, Syrah, Cabernet Sauvignon, bienvenue au nord de l'Argentine. Notre voyage entre Salta et Mendoza via Cafayate nous a fait voir la vie en rouge... sans oublier le Torrontes en blanc. Cafayate tout d'abord, petite bourgade plantée dans un décor de Far-West où la culture du vin est reine, jusqu'aux glaces au Cabernet en dessert après avoir déguster les meilleurs empanadas du pays.

Puis vint Mendoza, au pied de l'Aconcagua, ville d'un tout autre calibre qui n'en est pas moins une des plus séduisante avec ses larges allées bordées de platanes et terrasses ainsi que son immense parc San-Martin. C'est à vélo qu'on a parcouru ses vignobles (activité vivement déconseillée à tonton Melon et son ami Berger), nettement plus industriels, mais aux nectars tout autant enivrants. Ajoutez y le meilleur steak mangé depuis longtemps... si c'est pas le bonheur, ça y ressemble... Santé!

Petite pensée au passage pour Claude-Eric Dufour (partenaire de Partouille des Galciers et vigneron) qui a œuvré à Mendoza et Cafayate durant plusieurs mois et a contribué avec un peu de savoir-faire helvétique à toutes ces bonnes combines.

Et l'Argentine dans tout ça? L'Argentine pour l'instant, le nord de son territoire, c'est beau, très beau, des paysages épatants, des montagnes multicolores, une nature généreuse, de très bonnes choses à boire et à manger... Mais soyons franc, même si l'Argentine te fais du bien, elle ne te dépayse pas beaucoup plus qu'un voyage en Italie ou en France, en tout cas pour le moment; les toilettes sont propres, de l'eau chaude sort de la douche, les bus sont modernes, le trafic organisé, Cindy digère bien, le dimanche les magasins sont fermés et les rues sont vides, les gens roulent avec des Renaults et des Fiats d'il y a 20 ans, les cyber-cafés ont presque tous disparus, même les campings ont le wi-fi, personne n'essaie de te vendre quelque chose coûte que coûte et tu te sens presque en sécurité... A en regretter l'exotisme des premiers pays visités, mais ne parlons pas trop tôt et puis bon, tu peux toujours pas jeter le papier dans la cuvette... heureusement.

Hissez haut, Santiago!




mardi 1 février 2011

Chili con camping

Voyager au Chili et en Argentine est nettement plus cher mais censé être plus sûr que chez leurs voisins au nord. Y camper peut représenter une bonne alternative durant la haut saison d’été (janvier – février) et on a longtemps pesé le pour et le contre. Notre expérience camping lors de l’Inca Trail nous aura définitivement convaincus, plus pour sa convivialité que pour des considération budgétaire. C’est donc en Bolivie qu’on a fait l’aquisition de “Jacinthe”, ses 4 places promises par la vendeuse qui en réalité se sont avérées n’en être que 2. Avec ses couleurs on la croirait tout droit sortie du rayon enfants de chez Ikea, il ne manque que le petit tunnel à l’entrée, mais il fait bon y vivre... C’est au Chili, à San Pedro d’Atacama, oasis au milieu du désert du même nom, qu’on la sort pour la première fois. Vraie impression de vacances dans les vacances avec un air de liberté en plus, on en redemande.

Notre pays hôte, le Chili, ses terres allongées sur 4300km commençant par un désert et finissant par des glacier est très prometteur. Le contraste est particulièrement saisissant avec la Bolivie au niveau du service. D’un côté le client n’est que très rarement roi et ici, la sympathie du premier serveur rencontré aura suffit à excuser l’expulsion de Behrami au mondial.

Après ces quelques jours, on a planté « Jacinthe » du côté Argentin, direction les vignobles de la région de Salta/Cafayate, Cindy s’étant souhaité du bon rouge pour siffler ses 27 bouteilles. On retrouvera le Chili dans 2 semaines, à Santiago.

Hasta Luego!





vendredi 28 janvier 2011

Recette un peu salée, mais un régale pour les pupilles

Prenez du sel, environ 10 milliards de tonnes répartis sur une surface équivalente à la Suisse-Romande, ajoutez y une fine couche d’eau, faites y refléter le soleil et s’envoler une pincée de flamands roses, couronnez le tout avec une île de corail épicée de grands cactus et vous obtenez deux jours de traversée hallucinante sur le Salar d’Uyuni.

En dessert, deux jours complètement irréels à travers les hautes plaines du Sud-Lipez (entre 4000 et 5000 m.) avec des paysages volcaniques sortis tout droit d’une peinture de Salvador Dali. A manger avec les yeux et consommer sans modération… Bon ap!
Nous on en redemande, c’était sans doute les paysages les plus fou qu’on ait vu jusqu’à ce jour.

Voir l’album en cliquant ici

Le Salar représente aussi un défi économique pour la Bolivie, son sous-sol contenant un tiers des réserves mondiales de Lithium, nécessaire pour la dernière génération de batteries présente dans nos ipods, natels et autres laptops. Le défi est que la manne de cette matière première et sa valeur ajoutée avec la fabrication de batteries profite au pays qui en a bien besoin plutôt qu’à une multinationale. Grand challenge en perspective pour cette nation qui est plus connue pour son taux de corruption que pour son savoir-faire high-tech. A suivre…






samedi 22 janvier 2011

Mine de rien, on a de la chance!

En Suisse, on est minutieux, on a bonne mine, de temps en temps on se prend des mines, on sort avec des minettes (ou minets, c'est selon), on vote sur le sort des minarets, parfois on se mine le moral, mais mine de rien on a de la chance, on aurait pu être mineur à Potosi (plus haute ville du monde, 4100 m.), voir même mineur mineur (14 ans). C'est vrai qu'ils on pas vraiment bonne mine les mineurs de cette ville qui jadis, au temps des conquêtes espagnoles, était aussi importante que New-York ou Paris sur la carte du monde. C'est qu'avant, il y avait de l'argent, beaucoup d'argent dans la montagne du Cerro Ricco (la montagne riche). Paradoxalement, Potosi est une des villes les plus pauvres que nous aillons traversés et on se rend compte qu’en Amérique du Sud, richesse du sol n’est que rarement synonyme de prospérité et encore moins de stabilité politique. Les espagnoles ont tout exploité sur leur passage en employant les esclaves indigènes ou d’Afrique dans des conditions inimaginables, jusqu’à 6 mois non stop dans les mines sans lumière du jour. D'après la police, ce serait 8 millions de travailleurs qui y auraient péris, plus de 12 millions selon les organisateurs, tout ça pour enrichir l’Europe.

Une visite de ces mines s'imposait. On nous conseille d'emporter quelques cadeaux pour les mineurs, probablement pour garder bonne conscience une fois en bas; coca, cigarettes, boissons... et même bâtons de dynamite... on optera pour la coca et une bouteille de soda, c’était le minimum pour ces braves mineurs. Les australiens nous accompagnant choisissent le TNT qu’on a joyeusement fait exploser à la sortie des galeries. Pendant plus de 2 heurs on s’est frayé un passage dans des mini tunnels et sur des échelles de fortune avec des températures passant de 10 à 45 degrés, claustrophobes s’abstenir. On a également fait connaissance avec le « Tío », dieu protecteur des mineurs, qui à chaque descentes lui font offrande de feuilles de coca, alcool à 96 degrés et lui allument une clope en espoir d’un peu de soutien dans leur labeur. On aura beaucoup craché, toussé, sué, parfois même tremblé, mais on en sort avec beaucoup d’humilité, qu’est-ce que deux heures en comparaison avec une vie à la mine qui se termine souvent prématurément (35 ans)?


En compagnie du Tío et ses offrandes

Un petit dernier en l'honneur du facteur Hyacinthe: "Mince de mine, elles sont étroites ces mines!"

J'ai 8 secondes pour vous dire que la Bolivie, c'est de la dynamite!!!


Avant d’arriver à Potosi, le train nous a amené de Oruro à Tupiza, un itinéraire qui regorge de paysages époustouflants avec un petit air de Far-West. Prochain stop, Uyuni, porte d'entrée pour 4 jours de treks en Jeep dans son désert de sel.