vendredi 28 janvier 2011

Recette un peu salée, mais un régale pour les pupilles

Prenez du sel, environ 10 milliards de tonnes répartis sur une surface équivalente à la Suisse-Romande, ajoutez y une fine couche d’eau, faites y refléter le soleil et s’envoler une pincée de flamands roses, couronnez le tout avec une île de corail épicée de grands cactus et vous obtenez deux jours de traversée hallucinante sur le Salar d’Uyuni.

En dessert, deux jours complètement irréels à travers les hautes plaines du Sud-Lipez (entre 4000 et 5000 m.) avec des paysages volcaniques sortis tout droit d’une peinture de Salvador Dali. A manger avec les yeux et consommer sans modération… Bon ap!
Nous on en redemande, c’était sans doute les paysages les plus fou qu’on ait vu jusqu’à ce jour.

Voir l’album en cliquant ici

Le Salar représente aussi un défi économique pour la Bolivie, son sous-sol contenant un tiers des réserves mondiales de Lithium, nécessaire pour la dernière génération de batteries présente dans nos ipods, natels et autres laptops. Le défi est que la manne de cette matière première et sa valeur ajoutée avec la fabrication de batteries profite au pays qui en a bien besoin plutôt qu’à une multinationale. Grand challenge en perspective pour cette nation qui est plus connue pour son taux de corruption que pour son savoir-faire high-tech. A suivre…






samedi 22 janvier 2011

Mine de rien, on a de la chance!

En Suisse, on est minutieux, on a bonne mine, de temps en temps on se prend des mines, on sort avec des minettes (ou minets, c'est selon), on vote sur le sort des minarets, parfois on se mine le moral, mais mine de rien on a de la chance, on aurait pu être mineur à Potosi (plus haute ville du monde, 4100 m.), voir même mineur mineur (14 ans). C'est vrai qu'ils on pas vraiment bonne mine les mineurs de cette ville qui jadis, au temps des conquêtes espagnoles, était aussi importante que New-York ou Paris sur la carte du monde. C'est qu'avant, il y avait de l'argent, beaucoup d'argent dans la montagne du Cerro Ricco (la montagne riche). Paradoxalement, Potosi est une des villes les plus pauvres que nous aillons traversés et on se rend compte qu’en Amérique du Sud, richesse du sol n’est que rarement synonyme de prospérité et encore moins de stabilité politique. Les espagnoles ont tout exploité sur leur passage en employant les esclaves indigènes ou d’Afrique dans des conditions inimaginables, jusqu’à 6 mois non stop dans les mines sans lumière du jour. D'après la police, ce serait 8 millions de travailleurs qui y auraient péris, plus de 12 millions selon les organisateurs, tout ça pour enrichir l’Europe.

Une visite de ces mines s'imposait. On nous conseille d'emporter quelques cadeaux pour les mineurs, probablement pour garder bonne conscience une fois en bas; coca, cigarettes, boissons... et même bâtons de dynamite... on optera pour la coca et une bouteille de soda, c’était le minimum pour ces braves mineurs. Les australiens nous accompagnant choisissent le TNT qu’on a joyeusement fait exploser à la sortie des galeries. Pendant plus de 2 heurs on s’est frayé un passage dans des mini tunnels et sur des échelles de fortune avec des températures passant de 10 à 45 degrés, claustrophobes s’abstenir. On a également fait connaissance avec le « Tío », dieu protecteur des mineurs, qui à chaque descentes lui font offrande de feuilles de coca, alcool à 96 degrés et lui allument une clope en espoir d’un peu de soutien dans leur labeur. On aura beaucoup craché, toussé, sué, parfois même tremblé, mais on en sort avec beaucoup d’humilité, qu’est-ce que deux heures en comparaison avec une vie à la mine qui se termine souvent prématurément (35 ans)?


En compagnie du Tío et ses offrandes

Un petit dernier en l'honneur du facteur Hyacinthe: "Mince de mine, elles sont étroites ces mines!"

J'ai 8 secondes pour vous dire que la Bolivie, c'est de la dynamite!!!


Avant d’arriver à Potosi, le train nous a amené de Oruro à Tupiza, un itinéraire qui regorge de paysages époustouflants avec un petit air de Far-West. Prochain stop, Uyuni, porte d'entrée pour 4 jours de treks en Jeep dans son désert de sel.




samedi 15 janvier 2011

Comme des boliviens à Cochabugnon

Des visages connus, des accents vaudois, des bières du monde entier, des chips et du gruyère sur la table, ça aurait pu être un apéro à feu la Cave-à-bière de Goumoens-la-Ville, mais on était bel et bien en Bolivie, chez Sacha, ancien de la jeunesse de Goumoens, sa femme Jhenny et ses enfants, Valentin (un des futur successeurs d'Evo Morales) et Natacha (future miss Boliva). Heureusement pour l'esprit du voyage, ce petit moment de suissitude qui nous aura bien fait plaisir ne fut qu'éphémère et grâce à Jhenny et à l'accueil chaleureux de toute sa famille, nous avons eu droit à une bonne tranche de vie locale, nos estomacs y compris.

Cochabamba, la ville du printemps éternel, bénie par son activité économique est une grande ville où il fait bon vivre. On aura bien profité de la visiter avec notre guide local qui a su trouver du temps entre la direction d'un groupe de danse folklorique (de 170 personnes) et son travail d'éducatrice de rue, merci Jhenny. A son immense marché on aura même rencontré notre nouvelle compagne de voyage pour le Chili et l'Argentine, "Jacinthe", superbe tente 4 places double protection.

Notre QG 5 étoiles était aussi parfait pour se reposer un peu et faire des trucs tout simples devenus incroyables comme manger du Nutella, boire du Nescafé, jouer à la Wii ou regarder la TV. C'était également la base idéale pour partir admirer la faune et la flore de la non-loin forêt tropicale du Chaparé. Jungle magnifique malgré la saison des pluies, c'est aussi un haut lieu de la production illégale de coca et des laboratoires de raffinage de la "blanquita". On a rien vu de tout ça et la seule chose à avoir finalement été sniffée, c'était les bagages par les chiens de l'armée.

Encore merci pour cet accueil incroyable et ces quelques jours mémorables. D’ailleurs ce n'est pas fini puisque nous continuons en train, direction le sud-est bolivien en compagnie des parents de Jhenny...

Toute l’équipe posant devant la plus belle boite aux lettres de Cochabamba, soigneusement sélectionnée pour les 30 ans de notre ami Buzon. Feliz cumpleaños Buz…

Vue depuis la colline du Christ surplombant la ville 

Petite pause Cappuccino dans la foret tropicale du Chaparé

vendredi 7 janvier 2011

The world’s highest everything!

Notre Lonly Planet ne manque pas de le mentionner, la Bolivie est fameuse pour son tout-plus-haut-du-monde. Ça avait même commencé peu avant sa frontière, au Pérou, à Puno, pour quelques jours sur le plus haut lac navigable du monde, le lac Titicaca, 3810 m.. Lac gigantestque répartis entre le Pérou et la Bolivie où le reflet du soleil sur ses eaux offre à sa région un micro-climat exceptionel pour cette altitude. Curiosité principale, ses îles, qu’elles soient artificielles à Uros (en paille) ou naturelles à Taquille et Amantani. Ses communautés insulaires ont du se résoudre au tourisme pour assurer la survie de leur culture et patrimoine ainsi qu’éviter l’exode de leurs jeunes. C’est donc avec beaucoup de plaisir et d’intêret qu’on a passés une nuit chez une famille d’Amantani entre deux visites.

S’en est suivi l’immigration qui s’est déroulée comme Hannibal Smith de l’Agence-tout-risques l’aime, bienvenudo en Bolivia, j'adore qu'un plan se déroule sans accrocs. Après quelques heures le long des paysages fertiles de l’Altiplano (4000 m.) parcemée de sommets enneigés, tu ne soupconne pas qu’au prochain contour tu vas tomber dans l’impressionnante immensité de la ville-vallée de La Paz, plus haute capitale du monde (3660 m.).
Se balader le long de ses rues étroites et escarpées, apprécier sa vue vertigineuse depuis une de ses collines, chercher un aphrodisiaque dans le marché aux sorcières (le plus haut du monde ;-) ), visiter le musée de la coca, se retrouver nez-à-nez avec Evo Morales, le présidant gouvernant le plus haut au monde, à la sortie de son palais (pour être franc on l’a attendu plus d’une heure) et s’arrêter dans un de ses petits cafés pour composer l’article-de-notre-blog-écrit-le-plus-haut, autant d’activités qui te font apprécier les hauteurs des lieux.
Pour se remettre de ces records, notre prochain rendez-vous sera avec « Cindy and Julien’s highest living friends in the world », les Bugnons de Cochabamba. Le voyage s'effectuera exceptionnellement en avion (avec TAM, la companie de l'armée) depuis un des aéroports internationnaux les plus haut du monde, afin d'anticiper les grèves des bus dues aux fluctuations du prix du pétrole dicté par le gouvernement...

Îles artificielles flottantes des Uros créent il y a plusieurs siècle par les paysans de la région de Puno pour éviter l'esclavage. Même si elles ne sont plus qu'une des grandes attraction touristiques (un peu trop mise en scène) du lac Titicaca, les explications et les paysages en vallent la peine.

Vue sur le lac Titicaca depuis le sommet de l'île d'Amantani

L'immensité de La Paz depuis la place Murillo



dimanche 2 janvier 2011

Il y a des 1er janvier...

Il y a des 1er janvier où tu te réveilles avec une telle gueule de bois que tu ne sais pas comment tu vas assumer le bal du soir à Grancy... Il y a des 1er janvier où tu avais prévu d’aller skier, mais il pleut à 3000... Il y en a où tu regrette de ne pa avoir de carte chez « Vidéo Folies »  car tu dois te taper le concert du nouvel-an sur TSR 2... Il y a ceux où tes potes se réveillent sans veste après une soirée boiteuse au Palais de Beaulieu... Et il y a des 1er janvier où après 4 jours de trek incroyable le long du chemin Inca, tu arrives au petit matin, en même temps que le soleil et avant tout le monde à la « citée perdue » du Machu Picchu. Les débuts d’année ne nous ont pas toujours souris, mais si l’an 2011 se déroule comme il a commencé, on peut s’attendre à un grand millésime.

En attendant l’année nouvelle, on avait posé notre sac-à-deux à Cusco, l’ancienne « Rome des Incas ». Après la visite de son centre historique, des surprenantes Salineras de Maras qui exploitent une source d’eau chaude salée façonnant à merveille le paysage et ensuite le site experimental d’agriculture de Moray dit le « Changins Inca », cap sur l’Inca trail.

Ce trek, malheureusement autant populaire que spectaculaire est régulé par le gouvernement et son sésame doit être réservé bien à l’avance. « Seulement » 500 permis (porteurs et guides inclus) sont attribués par jour et le touriste ne peut y entrer sans un guide. Notre groupe était par chance composé de sud-américain, entre avocats argentins, informaticiens equoatoriens et j’en passe. Ça nous a changé du backpacker ricain ou des fritz et cela représentait une opportunité idéale pour pratiquer notre espagnol et échanger quelques points de vue sur le continent. Même si capter la langue de Maradona et du Che s’apparente à comprendre le haut-valaisan pour un allemand, c’est comme tout, on s’y habitue (Crash course d’argentin : Yo (je) -> Cho, Pollo -> Pocho, Iluvia (pluie) -> Chuvia et ainsi de suite).

Au delà de ces considérations linguistiques, ces 4 jours de marche, 33 km, plus de 2500 mètres de dénivelé sur ce chemin de pierre vieux de 500 ans trufé de sites archéologique et aux décors époustouflants fut un des highlight de notre périple.

Place à la Bolivie via le lac Titicaca.

BONNE ANNÉE 2011 À TOUS !

Les Salineras de Maras

Le "Changins Inca". Laboratoire d'agriculture de l'époque. Chaque terrasse possède son propre micro-climat adapté à une culture spécifique. Suivant la période de l'année il peut y avoir une différence de 15 degrés entre le fond et le haut. Capable les Incas!