jeudi 24 février 2011

Des manchots pas machos et des marins pas malins…

Messieurs, attention, l’île de Chiloé peut être un peu frustrante. Mesdames, ne vous sentez pas pousser des ailettes (de pingouins) pour autant. La plupart des femmes qui visite l’île aux pingouins près d’Ancud rêve d’une vie de femelle manchot. Le mâle arrive à Chiloé en septembre pour préparer le nid et se charger des affaires courantes. Sa grande, quant à elle, n’arrive qu’un mois plus tard seulement, lorsque tout est prêt. Les hommes se choisisent une partenaire à vie alors que ces dames ont carte-blanche pour batifoller avec le premier venu. Une fois les petits arrivés, madame se charge du shopping et des courses pendant que monsieur doit rester à la maison, faire les paiements et donner des cours de natations à ses jeunes...

Du côté des êtres humains, c’est pas mieux. La culture chilote se base sur de nombreux mythes et légendes. L’une d’elle veut qu’un hideux personnage qui vit dans la forêt, le Trauco, muni d’une hache et marchant sur ses moignons, se mue en un jeune homme pervers qui séduit les filles et les engrosse pendant leur sommeil. Encore une invention de ces dames pour expliquer leur grossesse à leurs maris marins qui revenaient de longues périodes en mer...

Afin de consoler ses marins, l’île dispose toutefois d’excellents remèdes comme le Curanto (mélange de pommes de terre, porc, poulet, gros coquillages et énormes moules) ou des huitres de toutes tailles avec un citron, un couteau et un verre de vin blanc. La bonne nouvelle, c’est qu’il n’est même pas nécessaire d’être cocu pour se l’administrer. Chiloé, c’est aussi des églises en bois estampillées UNESCO dans un décor de vertes prairies où pâturent vaches et moutons entourés de falaises et plages majestueuses.

Avant de débarquer sur la « Bretagne chillienne », notre périple nous a fait passer par Santiago et Puerto Varas. Notre séjour dans la capitale nous a permis de compléter le « grand chelem » des maisons de Pablo Neruda et faire le plein de comfort citadin avant d’affronter la Patagonie : shopping, terrasses, sushi et espressos. Puis Puerto Varas, porte d’entrée de la région des lacs avec vue de carte postale sur le volcan Osorno. Prochain stop, Bariloche en Argentine.






lundi 14 février 2011

De Montañita à Montani en passant par l’île d’Amantani, le monde est petit…

Des collines où des maisons multicolores s’entassent, un port d’envergure, des vaisseaux militaires intimidants, un va et vient de containers et de marins, un fumet de poisson fraîchement débarqué, le chant des mouettes et une légère brume, c’est vendredi soir passé que l’on a posé notre sac-à-deux à Valparaiso où une surprise nous attendait. Pure coincidence sur nos calendriers, vaguement provoquée quant à son lieu exact, Montani, plus grand noceur du Valais-Central rencontré durant nos séjours estudiantins dans la cité du soleil nous attendait. Il est lui parti il y a 8 mois de la Russie à bord du transsiberien pour un tour du monde et a débarqué il y a peu de Nouvelle-Zélande sur le nouveau continent (http://ju-mel.blogspot.com/).

L’effet « ben-le-monde-est-petit-nom-de-bleu-santé-verre-de-blanc-pain-fromage-youpla-boum-tralala-tsoin-tsoin » n’aura pas attendu la ville de Pablo Neruda pour faire son apparition. Ça avait débuté à Otavalo, Equateur, où, au milieu du plus grand marché artisanal d’Amérique du Sud, une ex-collègue à Cindy entre en scène par le plus grand des hasards. S’en est suivi une succession de rencontres et re-rencontres sur notre route suivant la règle de deux qui veut que au long de la « Gringo Trail », on se croise toujours deux fois, et c’est vrai ; australiens, néo-zélandais, autrichienne, américains, suisse-allemands, anglais, une prof d’espagnol de Montañita rencontrée sur une plage péruvienne, sans oublier cet ancien pote de cours, pas vu en 10 ans et qui apparaît en photo sur un frigo bolivien. Ben oui, le monde est petit et on est heureux de pouvoir y contribuer, même si il reste tant de lieu à découvrir et de gens à rencontrer.

Chili et Valparaiso oblige, un poème de circonstance de la star posthume locale, Pablo Neruda, dont ses maisons visitées nous ont inspirés. Tiré de sa dernière publication "J'avoue que j'ai vécu" :

«Je veux vivre dans un pays où il n'y a pas d'excommuniés.
Je veux vivre dans un monde où les êtres seront seulement humains, sans autres titres que celui-ci, sans être obsédés par une règle, par un mot, par une étiquette.
Je veux qu'on puisse entrer dans toutes les églises, dans toutes les imprimeries.
Je veux qu'on n'attende plus jamais personne à la porte d'un hôtel de ville pour l'arrêter, pour l'expulser.
Je veux que tous entrent et sortent en souriant de la mairie.
Je ne veux plus que quiconque fuie en gondole, que quiconque soit poursuivi par des motos.
Je veux que l'immense majorité, la seule majorité : tout le monde, puisse parler, lire, écouter, s'épanouir.
»

A méditer…

Julien M. - Pablo N. - Julien M.

La ville portuaire de "Valpa" qui a perdu de son importance après l'ouverture du canal du Panama

Résidence de Neruda à Isla Negra

San-Fransisco? Non, Valparaiso!

mardi 8 février 2011

La vie en rouge!

Malbec, Tempranillo, Merlot, Syrah, Cabernet Sauvignon, bienvenue au nord de l'Argentine. Notre voyage entre Salta et Mendoza via Cafayate nous a fait voir la vie en rouge... sans oublier le Torrontes en blanc. Cafayate tout d'abord, petite bourgade plantée dans un décor de Far-West où la culture du vin est reine, jusqu'aux glaces au Cabernet en dessert après avoir déguster les meilleurs empanadas du pays.

Puis vint Mendoza, au pied de l'Aconcagua, ville d'un tout autre calibre qui n'en est pas moins une des plus séduisante avec ses larges allées bordées de platanes et terrasses ainsi que son immense parc San-Martin. C'est à vélo qu'on a parcouru ses vignobles (activité vivement déconseillée à tonton Melon et son ami Berger), nettement plus industriels, mais aux nectars tout autant enivrants. Ajoutez y le meilleur steak mangé depuis longtemps... si c'est pas le bonheur, ça y ressemble... Santé!

Petite pensée au passage pour Claude-Eric Dufour (partenaire de Partouille des Galciers et vigneron) qui a œuvré à Mendoza et Cafayate durant plusieurs mois et a contribué avec un peu de savoir-faire helvétique à toutes ces bonnes combines.

Et l'Argentine dans tout ça? L'Argentine pour l'instant, le nord de son territoire, c'est beau, très beau, des paysages épatants, des montagnes multicolores, une nature généreuse, de très bonnes choses à boire et à manger... Mais soyons franc, même si l'Argentine te fais du bien, elle ne te dépayse pas beaucoup plus qu'un voyage en Italie ou en France, en tout cas pour le moment; les toilettes sont propres, de l'eau chaude sort de la douche, les bus sont modernes, le trafic organisé, Cindy digère bien, le dimanche les magasins sont fermés et les rues sont vides, les gens roulent avec des Renaults et des Fiats d'il y a 20 ans, les cyber-cafés ont presque tous disparus, même les campings ont le wi-fi, personne n'essaie de te vendre quelque chose coûte que coûte et tu te sens presque en sécurité... A en regretter l'exotisme des premiers pays visités, mais ne parlons pas trop tôt et puis bon, tu peux toujours pas jeter le papier dans la cuvette... heureusement.

Hissez haut, Santiago!




mardi 1 février 2011

Chili con camping

Voyager au Chili et en Argentine est nettement plus cher mais censé être plus sûr que chez leurs voisins au nord. Y camper peut représenter une bonne alternative durant la haut saison d’été (janvier – février) et on a longtemps pesé le pour et le contre. Notre expérience camping lors de l’Inca Trail nous aura définitivement convaincus, plus pour sa convivialité que pour des considération budgétaire. C’est donc en Bolivie qu’on a fait l’aquisition de “Jacinthe”, ses 4 places promises par la vendeuse qui en réalité se sont avérées n’en être que 2. Avec ses couleurs on la croirait tout droit sortie du rayon enfants de chez Ikea, il ne manque que le petit tunnel à l’entrée, mais il fait bon y vivre... C’est au Chili, à San Pedro d’Atacama, oasis au milieu du désert du même nom, qu’on la sort pour la première fois. Vraie impression de vacances dans les vacances avec un air de liberté en plus, on en redemande.

Notre pays hôte, le Chili, ses terres allongées sur 4300km commençant par un désert et finissant par des glacier est très prometteur. Le contraste est particulièrement saisissant avec la Bolivie au niveau du service. D’un côté le client n’est que très rarement roi et ici, la sympathie du premier serveur rencontré aura suffit à excuser l’expulsion de Behrami au mondial.

Après ces quelques jours, on a planté « Jacinthe » du côté Argentin, direction les vignobles de la région de Salta/Cafayate, Cindy s’étant souhaité du bon rouge pour siffler ses 27 bouteilles. On retrouvera le Chili dans 2 semaines, à Santiago.

Hasta Luego!