samedi 25 décembre 2010

Un arrêt qui paie…

Les villes péruviennes nous donnent l’impression d’être l’opposé de l’Italie dans le sens où plus tu vas au sud, plus ça te paraît moderne et « organisé ». Arequipa, 2ème ville du pays, vivant à l’ombre de volcans majestueux, en était la preuve idéale. Même notre hostal, pourtant dans notre budget, était situé dans une villa qui n’aurait pas fait tâche à Malibu. C’est peut-être normal dans un quartier chic au nom de Los Angeles (merci au passage à Nico pour ces bons plans). On pouvait même y jouir d’une salle de cinéma, billard, terrasse, ping-pong, PCs et d’une cuisine ultra-moderne. Bref, ça faisait du bien de péter à nouveau dans la soie pour passer les fêtes. Dommage que la piscine était en rénovation, ce qui a coûté à l’ « Arequipay backpacker » la perte d’une cinquième « flûte-de-pan » synonyme d’excellence dans le guide « Micheline » des éditions Carel-Moix.

Bien connue sous le sobriquet de « citée blanche » dû à sa roche volcanique utilisée pour la construction de son centre, Arequipa ne manque pas de charme. Son monastère, le nième visité de notre voyage, était le plus impressionnant, vraie ville dans la ville où nous nous sommes perdus le temps d’une matinée. C’était aussi la visite la plus chère, pas folles les nones… L’après-midi nous avions rendez-vous avec Juanita, offrande humaine aux dieux du volcan Ampato, retrouvée bien conservée après 500 ans dans son congélateur naturel et exposée aujourd’hui dans le frigo de son musée.

Arequipa était aussi notre base pour trois jours de trek dans le canyon de Colca, un des outsiders le plus prometteur des places-to-be au Pérou ; ses falaises, son oasis, ses lamas, ses condors inexistants, ses locaux accueillants, ses sources d’eau chaude, ses cultures en terrasse, son absence de route et d’électricité. Trois jours loin des sentiers battus accompagné d’un couple californien, deux allemandes et de notre guide du jour toujours souriant, certainement dû au fait qu’il a confondu le canyon de Colca à celui de la coca…

Ce soir, bus de nuit pour Cusco






dimanche 19 décembre 2010

Feliz Navidad!

Difficile de s’immaginer que dans quelques jours c’est Noël alors qu’il fait 30 degrés, qu’il n’y a pas  un nuage et qu’on est entourés d’immenses dunes de sable. Difficile aussi d’immaginer que cette année, Noël sera sans nos familles, sans nos potes, sans fondue chinoise, sans neige, sans sapin, sans ski et sans Gewürztraminer en apéro.
C'est pourquoi, lorsque sur notre chemin entre Lima et Arequipa on a vu qu’on pouvait y louer des Snowboard, on a pas hésité. Et y a pas à dire, “sandboarder” d´énormes dunes de sable nous aura transportés dans une station alpine le temps de quelques descentes plus ou moins maitrisées, la chaleur en plus.
Ce n’était ni Grimentz, ni Zermatt, mais Huacachina, ancien lieu de vacances de la bourgeoisie d’Ica qui s’est reconverti en the-place-to-stop sur la routes des backpackers. Cet oasis et sa lagune perdue au milieu du désert était un excellent rafraîchissement après un safari dans la jungle urbaine de Lima et ses 8 millions d’habitants. On peut remercier nos guides locaux, Guillermo et Greta Cabrejos (les parents de Ana Crausaz) de nous avoir conseillé la Plaza de Armas, la visite des catacombes et de passer la nuit dans leur quartié de Pueblo Libre, vrai village dans la ville où il fait apparament bon vivre.
On vous souhaite à vous tous qui nous suivez, amis et familles, d’excellentes fêtes de fin d’année. Pour nous ce sera du côté d’Arequipa.
Lien photos avec Lima
Lien photos Huacachina



mardi 14 décembre 2010

Du Canada au Sahara

Passer de l’Equateur au Pérou en bus de nuit, c’est un peu comme s’endormir au Canada et se réveiller au Sahara. D’un côté la région de Loja, Equateur, ses montagnes verdoyantes, ses pins, sa roche rouge, ses rivières. De l’autre, Piura, première grande ville de la côte nord du Pérou et le début d’un désert interminable entre océan et montagnes arides.
Bien que très excitant, la découverte d’un nouveau pays apporte toujours son lot d’adaptation ; nouvelle monnaie, nouvelle culture, nouveau mode de fonctionnement des bus, nouveau challenge pour le système digestif… Tous nos repères et acquis équatoriens pouvaient être remis en question. Une chose n’a toutefois pas changé pour notre plus grand soulagement, c’est la langue. A ce niveau il est certainement plus facile de passer de l’Equateur au Pérou que de Zürich à Berne.
Ce premier contact avec notre nouveau pays était encore très loin des clichés andins lamas-flûtes-de-pan et nous a transporté au travers de trois cités bouillonnantes ; Piura, Chiclayo et Trujillo. Ces villes de chacune plus d’un demi million d’habitants, comme sorites du sable, ont un rythme de vie et une circulation qui a de quoi surprendre et fasciner tout bon habitant du Gros-de-Vaud.
La région nous a aussi permis de faire connaissance avec les civilisations des Moches (I – IX)(ça ne s’invente pas…) et des Chimùs (XX – XIV), cultures tout aussi importantes et qui survécurent bien plus longtemps  que leurs successeurs superstar, les Incas (XIII - XV). L’excellent musée des Seigneurs de Sipàn, proche de Chiclayo, a été le point de départ idéal pour cette rencontre. L’immense marché de Chiclayo a aussi valu la peine de s’y perdre, surtout en étant les seuls touristes loin à la ronde, à se demander si l’attraction principale des lieux, ce n’était pas nous ?
Pour mieux digérer notre amuse bouche péruvien et continuer notre découverte de l’histoire locale, rien de tel qu’une retraite de quelques jours dans un bungalow proche de l’océan. Huanchaco, à deux battements de condor des sites Chimù de Chan-Chan et celui Moche de Huaca de la Luna y était prédestiné. Idéal aussi pour se remettre au surf, faire le plein de fruits de mer et d’apéros sur la terrasse que nous partagions avec une tortue…
Demain c’est Lima.
Les rois de la civilisation des Moches... (musée Tumbas reales de Sipàn)

Façade du site Moche de Huaca de la Luna découverte il y a moins de 20 ans

Vue du site Chimù de Chan-Chan (soleil - soleil en français)

mercredi 8 décembre 2010

Et si j’étais né à Baños, Equateur...

1980, après un chantier de plusieurs mois en Arabie Saoudite, JD rentre en Suisse et demande la main de Lucienne qui ne tarde pas à tomber enceinte du 1er.  Les affaires de son employeur, Losinger, mordent bien à l’étranger.  Son prochain chantier sera en Equateur, à Baños, pour une centrale hydro-électrique type Grande-Dixance. Lucienne n´est pas effrayée à l’idée d´accoucher à l’étranger, ils partiront fin décembre.
Le président d’alors, commanditaire du projet, Jamie Roldos Aguillera, meurt avec sa femme lors d’un accident d’avion. Le pays alors fortement endetté, son successeur va tout arrêter et moi je né finalement en Suisse.
Une fois arrivés à Baños en ce mois de décembre 2010, après que notre bus ait évité le barrage de police en place  en raison des fortes éruptions du Tungurahua (spectacle son-et-fumée incroyable), je ne pouvais  m’empêcher de penser à  ce qui se serait passé si j’y étais né…
Première constatation, ce grand village thermal (idéal pour se remettre de l'ascencion du Cotopaxi) aux portes de l’Amazone, dévoué au tourisme plus intérieur qu’extérieur avec son volcan, ses cascades et ses douceurs de canne à sucre, aurait sans aucun doute plus à JD et Lucienne.
De plus, et comme beaucoup d´autres expatriés de leur génération, ils y auraient certainement investit, à l’image du Swiss-bistrot, du Café Suiza, des Helados Suiza ou de la Petite Auberge. Dans leur cas ça aurait été une cave valaisanne et moi j’aurais passé ma jeunesse à servir des raclettes à des équatoriens ébahis et avinés au Fendant.  J’aurais continué sur la voie touristique, comme tous là-bas; rafting, location de VTT, excursions dans la jungle, bungee-jumping, wellness, qui sait?
Quant à Jérôme, il aurait été adopté directement d’un orphelinat local, sa famille ayant péri lors d’une éruption du Tungurahua. Diplômé en géologie de l´Université de Cuenca, il serait devenu un éminent vulcanologue en hommage à sa famille biologique (sans rancune ;-) ).
Et Cindy, je ne l’aurais rencontrée malheureusement qu´à une seule reprise. Elle aurait attiré mon attention alors qu’elle parcourait la route des cascades à vélo durant un voyage de 6 mois en Amérique du Sud, au bras d’un suisse pseudo-informaticien-grand-sec-et-blanc-comme-un-linge qui après plus de 8 ans n’aurait même pas été foutu de la demander en mariage…
Ah le destin…
 Le Tungurahua surplombant Baños était en colère ce jour là. Sentiment incroyable entre fascinaction et peur.

Petite pose lors de notre virée à vélo au long de la route des cascades, de Baños à Machay




Après Baños, une autre bonne découverte nous attendait, la ville de Cuenca. Citée certainement la plus moderne d'Equateur, elle peut se targuer d'être au standard européen. Les equatoriens sont pleins de surprises. C´était aussi notre dernière halte dans ce pays qui nous a offert 2 mois inoubliables. A nous le Pérou, prochain arrêt, Chiclayo (Ville natale d' Ana Crausaz pour ceux qui la connaissent).

vendredi 3 décembre 2010

5897, Avenue des Volcans

Il est minuit, le réveil sonne, il fait froid, on a peu dormi, on a mal à la tête, normal on est dans un refuge dont  l´altitude est 3 mètres au dessus du sommet du Mont-Blanc. Dans quelques heures on a rendez-vous au numéro 5’897 de l´Avenue des Volcans, au sommet du Cotopaxi, au sommet d’un des plus haut volcan encore en activité, au sommet du monde…
5h50, des milliers de pas de saucissons (sans élan, merci grand-mère), des dizaines de passages de crevasses et quelques couloirs plus tard, munis de nos piolets, crampons, cordes et de Andres, notre Sherpa local, on y est! Moment prenant et émouvant à la vue du paysage, du cratère fumant 400 mètres plus bas, du levé du soleil et aussi la satisfaction du challenge accompli.

C`était l’apothóse d’une semaine qui nous a emmené au coeur de l’Avenue des Volcans, partie de la route Panaméricaine où se succèdent des cônes entre 4000 et plus de 6000 mètres.
Basé dans une charmante Hacienda perdue dans la campagne, avec ses cheveaux, lamas, son salon et sa cheminée,  on a pu gravir le Pasochoa (4100m)  à l’apéro suivi de l’Iliniza Norte (5114m) en entrée pour finir par le Cotopaxi (5897m), sans oublier un peu de détente bienvenue.

Mention spéciale à Cindy qui avec un entraìnement moindre à su trouver la volonté pour se dépasser et atteindre les sommets où d´autres ont du abandonner le même jour.

On est pas des gnagnous!!

Prochain arrêt, Baños

 Vue du Cotopaxi depuis l'Iliniza Norte

 Vue du cratère du Cotopaxi depuis son sommet

Andres, notre guide du jour

Moments inoubliables...